Belette est une fillette de sept ans qui vit seule dans une étrange maison, hors du village, à l’orée du bois. Pourquoi seule ? C’est comme ça ! Un matin, partie à la recherche de champignons, elle tombe sur un gigantesque lapin (4725 cm !), inanimé et silencieux. Belette prévient tout le monde. Les adultes s’inquiètent de cette présence insolite, ses amis enfants non, ou tout de même un peu suite aux réactions des adultes. Belette, elle, n’a pas peur. Le temps passe. Intransportable, Lapin demeure où il était, les grands l’oublient, les enfants en font leur terrain de jeu, Belette en fait son ami. Car Belette a besoin de quelqu’un qui l’aide à grandir, et c’est Lapin qui le fera, sans que de lui on ne sache rien. Un jour il n’est plus là, mais il laisse sa trace, une trace douce et poétique, une empreinte légère sur le sol et dans le cœur de Belette.

Que de sensations à la lecture de ce livre ! Une douce intranquillité s’installe face au mystère. L’atmosphère est merveilleusement retranscrite par les illustrations, mélange d’encres diluées aux variations de vert et de brun pour le décor, sur lesquelles viennent se superposer des silhouettes humaines épurées sur des aplats corail rehaussés au trait.

Le texte est subtilement découpé, use d’effets de répétition qui appuie le propos. Très jolie plume…

Quel est notre rapport à l’étranger, à l’inattendu, à une présence dérangeante dans notre quotidien ? Quelles traces laisse-t-il en nous ? Le déni, la résistance, l’adaptation, le rejet, l’acceptation sont autant de réactions possibles. C’est ce que Marine Schneider, auteure qui n’a de cesse de nous surprendre, met en lumière dans Tu t’appelleras Lapin.

Un petit format pour une grande histoire à la magie persistante !

À partir de 4/5 ans.

L'auteur parle de son livre :

Caroline